514 813-6287

info@jemesurpasse.ca

Comment s’adapter plus facilement au changement?

Comment s’adapter plus facilement au changement?

Publié le 21 décembre 2020

On ne se le cachera pas, 2020 fut l’année de l’adaptabilité, n’est-ce pas ? Avec la pandémie, nous avons toutes et tous dû puiser dans nos ressources et mettre des stratégies en place pour nous adapter.

En tant que coach professionnel, j’ai accompagné plusieurs entrepreneur(e)s dans leur gestion émotionnelle du changement et j’avais envie de vous partager aujourd’hui mes meilleurs outils et stratégies à ce sujet.

 

1. Outils

  • La courbe du changement

Quand on me parle de « gestion de changement », je pense automatiquement à la « courbe de changement » d’Élisabeth Kubler-Ross, psychiatre et psychologue. En résumé, c’est une courbe qui illustre les différentes émotions par lesquelles on passe quand on fait face à un changement.

Cette courbe contient deux phases. La 1re est une phase descendante, d’attitude négative, de réticence face au changement que l’on vit.

C’est tout à fait normal de vivre cela, même si on est entrepreneur. En effet, le premier réflexe de l’être humain face au changement, c’est la peur et la résistance au changement. C’est normal et c’est même positif de faire preuve de résistance, car ça nous permet d’anticiper les embûches et difficultés.

Après la phase descendante, il y a une phase ascendante, phase plus propice à une attitude positive, à l’acceptation, à l’innovation.

Donc, tout changement amène son lot d’émotions : colère, peur, tristesse, acceptation, goût pour l’expérimentation, motivation retrouvée. Et c’est bien correct de passer par toutes ces émotions-là, cela fait partie du processus. Tout le monde passe par ces émotions, mais la durée de la courbe varie en fonction des individus selon leur acceptation, leur tolérance au changement.

La clé justement pour remonter la pente plus facilement, c’est d’identifier et d’accepter au fur et à mesure les émotions que nous vivons. Plus vite nous reconnaissons et acceptons l’émotion, plus rapidement nous passons à l’émotion suivante et remontons la pente.

Personnellement, quand je vis un changement, plus ou moins grand, et que cela me fait vivre des émotions, je prends le temps de m’asseoir, de ressentir l’émotion, de la nommer (sans la juger). Généralement, cela m’aide à l’accepter et à passer à autre chose. Aussi, si j’ai de la misère à passer à la prochaine étape, j’ai dans mon entourage de gens qui m’aident et me soutiennent dans la gestion de mes émotions. Le réseau est quelque chose que l’on oublie souvent, mais qui est tellement important en entrepreneuriat. On n’est pas surhumain, on a tous à un moment où à un autre besoin de quelqu’un, surtout quand on est seul à faire des choix pour notre entreprise.

Enfin, avec le temps, j’ai développé un outil pour analyser et décortiquer mes émotions, comme je te disais plus haut. C’est un petit tableau composé de 7-8 questions qui me permettent de décortiquer et noter mes émotions et ensuite de trouver une action concrète pour répondre au besoin non reconnu qui se cache derrière l’émotion. Je ne dis pas que c’est la recette miracle, mais c’est celle qui fonctionne dans mon cas, donc j’invite chacun à se positionner sur le sujet et à trouver les techniques qui fonctionnent le mieux pour lui pour traverser la courbe du changement.

Pour aller plus loin avec ce concept, je vous suggère l’article suivant de Bloculus.

 

  • Le cycle de Hudson

Une autre ressource intéressante en gestion de changement, c’est le cycle de Hudson décrit les 4 phases de vie de tout projet (que ce soit un projet d’envergure, comme un projet d’affaires, mais aussi un plus petit projet). Pour vous expliquer ce concept, je vais me référer à l’article de Maxence Walbrou (alias Bloculus, je l’adore ! 😉) qui compare le cycle d’Hudson au cycle des quatre saisons de l’année.

*Le démarrage du projet, c’est l’été : c’est plaisant, attirant, stimulant et la motivation et le plaisir sont à leur comble. Tout se passe comme prévu, et vous avez de l’énergie.

* Après un moment, vous avez fait le tour de votre projet, vous vivez de la frustration, voire de l’agacement. L’enthousiasme se transforme, des difficultés surviennent et cela ne se passe pas comme planifié. Alors, les doutes embarquent votre niveau d’énergie diminue. C’est l’automne.

*Ensuite, vient l’hiver, vous vous sentez triste, presque démotivé. Vous êtes sur la pente descendante. Si nous ne prenez une action ici, vous ne mettez rien en place, vous allez perdre toute votre énergie, votre engagement.

*Enfin, revient le printemps, vous expérimentez à nouveau de nouvelles stratégies, votre motivation est de retour.

 

C’est bien beau la théorie, mais concrètement, comment peut-on se servir du cycle d’Hudson au quotidien et l’appliquer autant dans notre vie personnelle que professionnelle ? — me direz-vous.

Concrètement, voici ce que je ferais :

Prenez un petit moment d’introspection de temps en temps pour vous questionner : dans quelle phase de mon projet suis-je ? Quelles émotions est-ce que je vis en lien avec cela ?

*Si vous êtes dans l’automne et souhaitez revenir à l’été, questionnez-vous sur les petits aménagements vous permettraient d’améliorer votre situation, suggère Bloculus.

*Si vous êtes dans l’hiver, par contre, vous avez deux choix :

  1. ne rien faire, en espérant qu’un changement survienne tout seul et risquer d’abandonner.
  2. Vous remettre en question : quels changements profonds devrais-je faire pour mieux avancer ? Devrais-je réviser ma vision d’affaires ?

Le but était de vous refaire un nouveau plan de match qui vous motive, de développer de nouvelles stratégies, et ainsi de suite. Dans ce cas, vous passerez de l’hiver au printemps. Le cycle redémarrera, ce sera l’été à nouveau, vous retrouvez de la motivation. Vous expérimenterez de nouvelles choses et vous continuerez.

 

Par ailleurs, je tiens à préciser que selon moi, le but ici est de ne pas basculer trop souvent dans l’hiver, mais bien de se trouver le plus souvent possible dans les deux premières phases (été et automne), soit dans les quadrants supérieurs pour pouvoir bénéficier du niveau élevé d’énergie et de motivation.

 

 

2. Stratégies pour s’adapter au changement

  • Se rappeler ses sources de motivation

Quand on est dans la phase « hiver » du cycle de Hudson, comme vu ci-dessus, nous vivons les changements plus difficilement qu’en été et nous avons du mal à rester motivés par notre projet.

Dès lors, je conseille de se questionner sur nos sources de motivations pour en tirer profit au besoin. On pourrait se créer une petite liste des choses qui nous font du bien, qui nous ressourcent (ex. faire un peu de yoga, sortir courir ou prendre l’air, parler au téléphone avec une amie, prendre un bon bain chaud, etc.), à faire en cas de démotivation. Un peu comme une trousse de secours, une trousse de « stratégies anti-démotivation ». En cas de doute, en cas de démotivation, tu ressors ta liste, et tu choisis une action de ta liste. Il ne faut pas oublier de prendre soin de l’entrepreneur(e) et pas seulement de l’entreprise. Je crois que la motivation et l’énergie sont comme l’essence qui permet à l’auto de rouler. Quand l’un des deux fait défaut, l’auto tourne au ralenti.

Aussi, pour raviver la motivation intrinsèque (motivation qui vient de l’intérieur), il est parfois bon, en temps de crise, de se remémorer la vision d’affaires qui nous allume :

*Qu’est-ce que je veux faire avec mon entreprise ?

*Qu’est-ce qui m’a poussé à l’époque à me lancer en affaires ?

Cela fait parfois du bien de visualiser notre objectif pour raviver la motivation intrinsèque. Et si on est visuel et créatif, on peut même se créer un « vision board » (un tableau ou un grand dessin sur lequel on dessine notre objectif, on note des mots-clés [telles que nos valeurs, celles de l’entreprise], et ce qui nous allume dans ce projet.

 

  • Être à l’écoute de son niveau d’énergie

Le niveau d’énergie de l’entrepreneur(e) varie en fonction du cadran dans lequel il/elle se trouve. En automne, le niveau d’énergie diminue et en hiver il est très bas. Sachant ça, j’invite les entrepreneur(e)s à se questionner sur leur propre niveau d’énergie actuel et sur les fuites éventuelles au niveau de leur énergie :

*Dormez-vous assez ?

*Avez-vous des conflits non résolus en tête ?

*Êtes-vous préoccupé(e) par l’entreprise ? etc.

Le stress, l’anxiété grugent aussi le niveau d’énergie. Le temps d’écran également. À l’heure actuelle, avec les réunions sur Zoom, etc. on perd beaucoup d’énergie à cause de cela.

Donc, je crois qu’il faut savoir écouter son corps, prendre conscience de notre état d’énergie [comment est-ce que je me sens ? Sur une échelle de 1 à 10, j’en suis où niveau énergie ?].

On pourrait organiser notre journée, voire notre semaine, en fonction de cela. Peut-être même, alterner les tâches qui nous donnent de l’énergie vs celles qui nous en demandent.

Par exemple, si rédiger des publications pour vos médias sociaux vous draine, mais que le contact humain vous nourrit, pourquoi ne pas se planifier des cafés virtuels avec des prospects ou autres collègues après avoir passé du temps à rédiger. Ainsi, vous récupérez de l’énergie pour continuer votre journée.

Aussi, il faut savoir que quand on utilise nos forces [innées], ça nous donne de l’énergie vs quand on est dans nos compétences, on utilise notre énergie.

 

  • Accroitre sa connaissance de soi

Je pense que pour être entrepreneur(e), ça prend de la capacité à gérer le changement, comme on l’a dit plus tôt, de l’adaptabilité et de l’innovation, de la réaction et proactivité, mais aussi des qualités personnelles et interpersonnelles.

Je crois sincèrement que la base dans tout cela, c’est la connaissance de soi : quelles sont mes tendances en matière de gestion de changement ?

On peut aussi se questionner sur nos forces, nos défis comme entrepreneur(e) et trouver des moyens qui peuvent nous aider à « modifier » notre comportement, etc. Mais pour cela, ça nous prend une certaine connaissance/conscience de soi. En effet, pour changer un comportement, il faut d’abord être conscient du comportement qu’on veut changer. Parfois on ne sait pas qu’on fait telle ou telle chose, donc, c’est difficile d’agir là-dessus si on n’en a pas conscience.

Par exemple, personnellement, j’ai tendance à trop analyser et à avoir du mal à passer à l’action. Alors, ce que je fais, c’est que je me mets un temps limite de réflexion/d’analyse et ensuite, je m’oblige à passer à l’action. Je me fais parfois coacher par une collègue coach, à qui je dois « rendre des comptes » alors. C’est une stratégie que j’ai mise en place parce que je sais que j’ai tendance à être trop dans ma tête, et pas assez dans l’action.

Par contre, j’ai parfois des coaché(e)s entrepreneur(e)s qui, à l’inverse foncent, n’ont pas peur du changement, qui ont besoin des résultats. Ils/elles viennent me voir parce qu’ils/elles ont besoin de réfléchir, ce qu’ils/elles ne prennent pas le temps de le faire seul(e)s, ce qui joue parfois en leur défaveur.

Le but, je crois, est de pouvoir trouver un juste milieu dans notre façon d’agir/façon d’être, de « tempérer » nos comportements, d’atteindre un certain niveau de connaissance de soi pour être en mesure d’exploiter nos forces au maximum et tirer profit de nos faiblesses*.

Voilà !

Et vous, quelles sont vos stratégies en matière de gestion de changement ? Notez-les dans les commentaires ! 😉

Sur ce, je vous souhaite de belles prises de conscience et plus de sérénité pour 2021 !

Au plaisir de vous lire à ce sujet,

Déborah

 

*Personnellement, j’aime croire que soit tu pallies tes faiblesses et mets en place des stratégies, soit tu en tires en profit pour te distinguer, pour faire de toi un(e) entrepreneur(e) plus humain(e), différent. C’est dans ce sens que je note « tirer profit », mais c’est mon point de vue personnel 😉 je pense qu’il y a un revers positif à tout défaut/faiblesse.


Si vous souhaitez aller plus loin, voici quelques suggestions de lecture :

Livres :

  • ADAMS, Marilee G. Ph.D, Change your Questions Change your Life, Berrett-Koehler Publishers, Inc., 2004.
  • SPENSER JOHNSON Dr., Qui a piqué mon fromage ? — Comment s’adapter au changement au travail, en famille et en amour, Michel Lafon, 2000.
  • DUFOUR, Daniel Dr., Rebondir ! Une approche créative pour surmonter les obstacles, L’HOMME, 2010.

Articles :

https://www.brissonlegris.com/wp-content/uploads/2020/08/Gestion-du-changement.pdf

https://kolibricoaching.com/le-changement/courbe-du-deuil-ou-courbe-du-changement-resistance-au-changement/

 

Photo de couverture : Jeremy Bishop via Unsplash